Chapitre 1 - Etat des lieux

Un désintérêt toujours croissant envers l’enseignement scolaire et les religions traditionnelles témoigne de l’assèchement des modes de représentation du monde. La césure foi / raison qui avait été essentielle pour aboutir à une observation objective de l’univers, est peu à peu devenue contre-productive, après s’être révélée catastrophique lorsque appliquée au progrès moral.

Il est frappant de constater la survivance d’archaïsmes de la pensée comme la croyance par les adeptes de différentes religions que leurs coutumes respectives peuvent et doivent s’imposer aux religions concurrentes. Au contraire, une demande de Sacré, « ce qui unit les âmes », d’après Goethe, existe actuellement au niveau des musiques comme nouvel esperanto, en parallèle au « besoin d’amour » réclamé par les jeunesses.

Les concepts théoriques proposés par la science échappent désormais à toute représentation pour le commun des mortels et pour les scientifiques eux-mêmes car ils correspondent de nos jours à des concepts formels sans contenus palpables. Parce que l’expérience en physique ne peut plus mener vers des régions de très haute abstraction, des équipes nombreuses de scientifiques travaillent désormais par méthodes déductives précautionneuses et laborieuses. L’époque du savant isolé faisant appel à son imagination pour progresser avec des méthodes inductives est révolue.

Pour repartir sur des méthodes inductives et revivifier la recherche, Dirac et Einstein ont recommandé de passer par des voies indirectes.

Egalement Cavaillès a recommandé de rechercher une philosophie du concept comme une structure sous-jacente à l’ensemble des cultures, qui serait invariante d’échelle et indépendante des consciences particulières.