Chapitre 8 - Art et Science

Une même matière, deux perceptions différentes

Les deux problématiques Art et physique manipulent une même matière.

La Science propose des vérités universelles, c'est-à-dire, indépendantes du temps et de l’espace culturel. L’Art offre à partager une vérité individuelle ou culturelle qui formée à partir du temps cumulé, celui de l’artiste et celui du spectateur de l’œuvre, ne sera jamais répétée ou appréciée à l’identique.

Les points de vue de la science et de l’art sont également vrais mais résultent d’exigences internes différentes :

- Pour l’art les exigences internes sont les sentiments, émotions, passions. Les problèmes sont la matière environnante.

- Pour la science l’exigence interne est la matière environnante. Les problèmes sont les structures mathématiques elles-mêmes.

Résultant du travail accompli au cours de l’histoire, ces productions, art et science, et l’histoire elle-même vont se révéler mutuellement leurs sens authentiques.

Les première fonctions de l’Art : Une magie de conjuration puis le sacré.

A l’instar de la nature qui ne vieillit pas mais se renouvelle en permanence, la mort ne sera pas vue par les premiers hommes comme une finalité inéluctable mais plutôt comme un accident magique dû à des circonstances particulières, qu’il faudra s’attacher à conjurer. La magie de conjuration sera sans doute la première forme d’art à vocation sacrée.
Puis, les mœurs, les coutumes, les constructions collectives, l’organisation légale créent le lien qui unit les hommes qui unit les âmes. Goethe a défini le Sacré comme « ce qui unit les âmes », de pareilles organisations et constructions signifient ce lien lui-même »


La musique mère de tous les arts puis la poésie

La musique a de tout temps été considérée comme mère de tous les arts. Elle ne cherche pas à décrire mais se borne à rendre saisissables les sentiments intimes de l’âme. Elle est cependant liée à la matière dans la mesure où elle ne peut prétendre à une existence à part indépendante de la régularité et du rythme du milieu.

Sa fille aînée la poésie, représente sans doute la forme la plus achevée possible de description du réel. Elle s’appuie sur les deux seuls sens intellectualisés que sont la vue et l’ouie. Comme pour le cinéma elle produit des sentiments en associant musique et images grâce aux vers, aux rythmes et oxymores.

La transition vers les temps modernes : Le romantisme, la dérision du surréalisme puis les arts « mécaniques » et le design

L’Art romantique veut faire ressortir l’allure subjective de l’individu et non pas un une idée objective ou un principe général et absolu. Dans les manifestations de l’Art romantique tout a une place, et dans ce cas, l’artiste l’emporte sur l’œuvre.

Dans l’art moderne, poussant encore plus loin ce processus, la subjectivité de l’artiste se met entièrement au dessus de l’œuvre et de son contenu. Tout dépend de la puissance de son choix. Egalement l’humour devient un moteur essentiel, qui détourne les objets et de leurs destinations premières suivant les caprices et choix de l’artiste ; Comme autant de propositions dérisoires qui seront soumises à commentaires et jugements.

A la suite, les arts mécaniques vont, à l’instar de la science, vouloir proposer un langage commun, universel et transculturel à vocation marchande puis industrielle. Le design et la publicité vont achever cette liaison de l’art et de l’industrie.

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