Une même matière, deux perceptions
différentes
Les deux problématiques
Art et physique manipulent une même matière.
La Science propose
des vérités universelles, c'est-à-dire,
indépendantes du temps et de l’espace culturel.
L’Art offre à partager une vérité
individuelle ou culturelle qui formée à
partir du temps cumulé, celui de l’artiste
et celui du spectateur de l’œuvre, ne sera
jamais répétée ou appréciée
à l’identique.
Les points de vue
de la science et de l’art sont également
vrais mais résultent d’exigences internes
différentes :
- Pour l’art
les exigences internes sont les sentiments, émotions,
passions. Les problèmes sont la matière
environnante.
- Pour la science
l’exigence interne est la matière environnante.
Les problèmes sont les structures mathématiques
elles-mêmes.
Résultant
du travail accompli au cours de l’histoire, ces
productions, art et science, et l’histoire elle-même
vont se révéler mutuellement leurs sens
authentiques.
Les première
fonctions de l’Art : Une magie de conjuration puis
le sacré.
A l’instar
de la nature qui ne vieillit pas mais se renouvelle en
permanence, la mort ne sera pas vue par les premiers hommes
comme une finalité inéluctable mais plutôt
comme un accident magique dû à des circonstances
particulières, qu’il faudra s’attacher
à conjurer. La magie de conjuration sera sans doute
la première forme d’art à vocation
sacrée.
Puis, les mœurs, les coutumes, les constructions
collectives, l’organisation légale créent
le lien qui unit les hommes qui unit les âmes. Goethe
a défini le Sacré comme « ce qui unit
les âmes », de pareilles organisations et
constructions signifient ce lien lui-même »
La musique mère de tous les arts puis la
poésie
La musique a de tout
temps été considérée comme
mère de tous les arts. Elle ne cherche pas à
décrire mais se borne à rendre saisissables
les sentiments intimes de l’âme. Elle est
cependant liée à la matière dans
la mesure où elle ne peut prétendre à
une existence à part indépendante de la
régularité et du rythme du milieu.
Sa fille aînée
la poésie, représente sans doute la forme
la plus achevée possible de description du réel.
Elle s’appuie sur les deux seuls sens intellectualisés
que sont la vue et l’ouie. Comme pour le cinéma
elle produit des sentiments en associant musique et images
grâce aux vers, aux rythmes et oxymores.
La transition
vers les temps modernes : Le romantisme, la dérision
du surréalisme puis les arts « mécaniques
» et le design
L’Art romantique
veut faire ressortir l’allure subjective de l’individu
et non pas un une idée objective ou un principe
général et absolu. Dans les manifestations
de l’Art romantique tout a une place, et dans ce
cas, l’artiste l’emporte sur l’œuvre.
Dans l’art
moderne, poussant encore plus loin ce processus, la subjectivité
de l’artiste se met entièrement au dessus
de l’œuvre et de son contenu. Tout dépend
de la puissance de son choix. Egalement l’humour
devient un moteur essentiel, qui détourne les objets
et de leurs destinations premières suivant les
caprices et choix de l’artiste ; Comme autant de
propositions dérisoires qui seront soumises à
commentaires et jugements.
A la suite, les arts
mécaniques vont, à l’instar de la
science, vouloir proposer un langage commun, universel
et transculturel à vocation marchande puis industrielle.
Le design et la publicité vont achever cette liaison
de l’art et de l’industrie.